Laval, 1er avril 2022 — La
Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC)
a perdu trois de ses confrères, Dylan Paradis, Andrew Dockrell et Daniel
Waldenberger-Bulmer, dans le déraillement survenu le 4 février 2019 à
Field Hill en Colombie-Britannique. Cette catastrophe a radicalement
changé la vie des familles, des amis et des collègues
de travail ainsi que de notre organisation pour toujours.
Ces membres des Teamsters ont péris lorsque leur
train de céréales de deux kilomètres
s’est mis à dévaler une
pente pour finalement tomber à plus de 60 mètres
en bas d’un pont après
une défaillance de son système
de freinage pneumatique.
Bien que nous ne puissions pas ramener nos confrères,
nous continuerons à prendre toutes les mesures nécessaires afin de
protéger les vies et atténuer les risques que le transport ferroviaire
fait subir à tous nos membres et à l’ensemble
de la population.
Après
notre examen initial de l'enquête de la Sécurité des transports
ferroviaires sur le déraillement de Field Hill publié hier, nous sommes
convaincus que le Bureau de la sécurité des transports (BST) a effectué
un évaluation approfondie
du contexte, des circonstances et des causes de cette tragédie. Nous
félicitons le BST d'avoir identifié tous les problèmes
et toutes les lacunes, mais nous pensons que les points suivants doivent
être réitérés :
Le Canadien Pacifique estimait que
la tendance dans les rapports de danger pour la sécurité ne représentait
pas une « préoccupation en matière
de sécurité » au sens du Règlement
sur le système
de gestion de la sécurité ferroviaire, et il n’a
pas pris suffisamment de mesures pour régler les causes sous-jacentes du
freinage inefficace des trains-blocs céréaliers qui descendaient Field
Hill par températures extrêmement froides;
Si le SGS d’une
compagnie de chemin de fer ne se fonde pas sur une culture de sécurité
positive, son efficacité à cerner et à
atténuer les dangers diminue, ce qui
augmente le risque d’accident;
Les essais effectués après
l’événement permettent de déduire que l’efficacité
des freins
à air de 52 des 112 wagons du train à l’étude était réduite pendant
la première
descente de Field Hill et que, par conséquent, un serrage d’urgence
des freins s’imposait;
La formation et l’expérience
du coordonnateur de trains ne l’avaient
pas préparé adéquatement à évaluer des circonstances anormales dans l’environnement
d’exploitation
complexe de Field Hill;
Après
la séance de breffage, qui n’a
pas abordé les facteurs critiques, comme la température ambiante, le
rendement du système
de freinage et l’importance
des augmentations du débit d’air
lors du serrage des freins, qui auraient pu pousser à serrer les freins
à main, le coordonnateur de trains a décidé
que régler
les robinets de retenue était suffisant après
ce premier arrêt d’urgence.
Nous espérons que les recommandations du BST seront
adoptées afin d'atténuer les risques qu’une
telle catastrophe survienne à nouveau. Ce rapport confirme notre
conviction que cette tragédie et les pertes de vie qui en ont résulté
étaient inutiles et évitables.
Nous ferons d'autres commentaires lorsque l'enquête
de la GRC sera terminée.
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